“ God bless America ”
La démocratie américaine a choisi de reconduire le président G W Bush pour quatre ans. En octobre nous avions souligné les grands traits d’une économie solide mais couverte de dettes. Réussir la paix et maîtriser les déficits abyssaux, voilà la feuille de route du nouveau Président.
Il est évident que la coopération mondiale ne saurait-y gagner à court terme mais l’hypothèque électorale est solidement levée et ouvre des perspectives très favorables pour quelques secteurs économiques :
– Le secteur de la défense et de la sécurité va rester un axe majeur de l’administration des Etats-Unis (3,5% du PIB US).
– La poursuite de la privatisation du système de santé américain est également probable.
– Le secteur pétrolier restera une priorité absolue de l’économie la plus « énergivore » de la planète.
– La refonte promise des « class action » pourrait-enfin profiter à des entreprises particulières (tabacs, amiante…)
Les marchés financiers restaient transis face à l’envolée des cours du brut, dont l’impact se fait aujourd’hui clairement sentir dans les statistiques économiques courantes et les révisions de croissance à la baisse pour 2005. Mais au sortir de l’hiver, une fois la spéculation dégonflée, le prix du baril pourrait se stabiliser sur des niveaux plus raisonnables. Le prix des matières premières devrait rester tendu après la hausse corrélée à la période de forte croissance.
La réalité du moment, c’est le niveau exceptionnel de la prime de risque sur le marché des actions en regard de taux longs autour de 4% de part et d’autre de l’Atlantique. Nous sommes revenus sur cet indicateur à un niveau équivalent à celui de septembre 2001 ou de mars 2003 !
Il est utile de rappeler que les indices boursiers ont ensuite violemment rebondi.
Si l’on conjugue le facteur technique et les facteurs économiques, la bourse pourrait bien anticiper ce rebond, au-delà du ralentissement économique en cours. La plus grosse incertitude non géopolitique, c’est la faiblesse relative du dollar contre l’euro pour nous autres épargnants européens. Dommageable, alors même que la croissance mondiale reste soutenue en Asie et que la reprise potentielle de l’investissement est d’actualité dans de nombreux secteurs. Positifs sur les actions et les matières premières, négatifs sur les taux, tel reste notre credo.
La faiblesse technique du dollar est inscrite dans les choix politiques du nouveau Président, or, l’un des actes majeurs de G W Bush sera la nomination du successeur de monsieur Greenspan à la tête de la Réserve Fédérale … la bonne tenue du dollar passera aussi par-là !
Rédigé pour boursorama banque